Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated R - Prosa

 

Autore: Tenshi

Status: Completa

Serie: City Hunter

 

Total: 30 capitoli

Pubblicato: 23-08-09

Ultimo aggiornamento: 19-10-11

 

Commenti: 244 reviews

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GeneralRomance

 

Riassunto: Une nouvelle aventure pour un couple mythique !

 

Disclaimer: Les personnages de "Je t'aime… un peu… beaucoup… à la folie… Mokkori ?!" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Je t'aime… un peu… beaucoup… à la folie… Mokkori ?!

 

Capitolo 18 :: Confrontation

Pubblicato: 30-06-10 - Ultimo aggiornamento: 30-06-10

Commenti: Salut à tous :) Encore merci pour vos reviews, je suis vraiment très contente de voir que cette histoire continue de vous plaire. Voici le chapitre 18 ; j'espère que vous aimerez ! Merci à ma bêta pour sa relecture^^ Bisous, à bientôt ! Ten.

 


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« Comme je regrette… Comme je regrette d’avoir accepté son invitation ! »

 

La jeune femme regardait droit devant elle, les dents serrées. Elle était trempée et n’avait pas dîné en prime, mais le plus dur à surmonter était son orgueil bafoué. Sa merveilleuse soirée – ou plutôt le conte de fées qu’elle s’était imaginée – était partie à l’eau, c’était le cas de le dire. Ne lui restaient que ses désillusions et l’impression désagréable d’être imprégnée d’une odeur de tabac mouillé. Reika renifla avec mépris la veste – humide, bien évidemment – que son compagnon lui avait galamment posée sur les épaules. Ce dernier coula un regard nerveux vers la passagère de sa fidèle Mini qui venait tout juste de s’arrêter devant l’agence RN.

 

- Elle pue la clope, ta veste ! cracha vertement Reika en donnant un coup de talon dans la portière.

 

- Hé là, doucement avec le matériel… tenta Ryô d’une petite voix.

 

Il avala bruyamment sa salive lorsque le regard meurtrier de la jeune femme croisa le sien.

 

- Att… Attends, Reika !

 

Elle avait déjà claqué la portière avec violence et déverrouillé la porte d’entrée de l’agence. Ryô eut juste le temps de se glisser à l’intérieur. Il retrouva Reika sur le seuil de son appartement, sur le point de s’enfermer à double tour. Des larmes de rage perlant au coin des yeux, la jeune femme s’escrimait à fermer la porte, bloquée in extremis par le pied du nettoyeur.

 

- Tu vas dégager, oui ! s’écria-t-elle.

 

- Reika, calme-toi, écoute-moi… Ce n’était pas censé se passer comme ça… Aw !!

 

La détective, ne parvenant pas à éjecter l’obstacle qui bloquait sa porte, venait d’y planter son talon aiguille.

 

- Ça, c’est pour mon dîner raté ! persifla Reika en renouvelant l’opération sous les cris répétés de Ryô. Ça, c’est pour m’avoir installée à une table pourrie !

 

- Mais c’était leur dernière table de libre, je n’y peux rien, moi ! gémit le nettoyeur.

 

- Ça, c’est pour m’avoir donné l’impression que je discutais avec une plante verte ! Ça, c’est pour la bague de fiançailles que je n’ai pas reçue !

 

- Hein ?! Mais t’es barge, de quelle bague tu… Aïe ! Arrête ! Mon pied…

 

- Et ÇA, c’est pour ma robe en satin haute couture qui est fichue !!! hurla-t-elle en dévissant la tête de Ryô d’un savant coup de sac à main.

 

Propulsé en arrière, le nettoyeur alla embrasser le mur du couloir et Reika en profita pour s’enfermer. La gueule cassée, Ryô toqua pitoyablement à la porte.

 

- Reika… Ma veste…

 

- Reika… S’il te plaît… Ma veste…

 

Il l’entendit se moucher bruyamment, puis la porte s’entrouvrit et Ryô reçut à la tête la veste du costume de Mick, désormais souillée des stigmates du chagrin de Reika.  

 



****

 

L’imposteur envoya valser sa casquette de chauffeur en direction de la tête de Kaori, qui l’évita habilement.

 

- Ouh, mais c’est qu’on a des réflexes, hein poupée ? Remarque, j’aurais dû m’en douter, étant donnée la façon dont t’as défoncé la bagnole de mon boss…

 

- Kentaro… siffla la nettoyeuse avec haine.

 

- Et t’as de la mémoire en plus ! Je suis très impressionné, ironisa-t-il.

 

- Kaori, qui est-ce ? Tu connais cet hom…

 

De sa main valide, la jeune femme imposa silence à son client. Depuis leur première rencontre, elle savait Kentaro adepte du lancer de couteau. En aucun cas, elle ne devait perdre sa concentration, ni le quitter des yeux.

 

- Ouais, ta gueule l’aristo ! Bouge pas, je m’occupe de ta petite amie et après ce sera ton tour…

 

- Pour ça, il faudra me passer sur le corps ! s’écria Kaori, se plaçant devant Shinichi en position défensive.

 

- Crois-moi, j’aimerais bien, poupée, j’aimerais bien… répliqua Kentaro, la déshabillant d’un regard lubrique qui en disait long. Mais je suis pressé. Le pro que je suis a reçu des instructions précises que je me dois de respecter…

 

- Toi, un pro ! Laisse-moi rire ! se moqua Kaori. Tu es et tu resteras le dernier des minables ! Un vulgaire déchet, voilà ce que tu es !

 

Tout en parlant, la nettoyeuse tentait de diriger Shinichi derrière la voiture, profitant de ce que le bandit s’étrangle de rage face à ses insultes. Mais le client, pétrifié, se mouvait avec lenteur, et Kaori dut le pousser, le conjurant de se baisser et de ne pas intervenir.

 

- Moi, un minable ! Comment oses-tu, sale garce ! éructa Kentaro en sortant son couteau.

 

Occupée à mettre Shinichi à l’abri, la nettoyeuse ne put esquiver la lame qui vint lui lacérer la cuisse gauche. Une traînée rouge gicla dans l’air sous l’œil horrifié du client, qui se mit à gémir. Kaori retint à grand-peine un cri de douleur. Elle n’allait pas donner à ce bandit le plaisir de la voir souffrir. Pourtant, elle avait mal, et elle avait peur. Son équilibre étant devenu plus que précaire, Kaori se débarrassa de ses escarpins. Elle n’allait pas se battre en talons. La nettoyeuse savait qu’elle n’échapperait pas au combat. Seulement elle était loin d’avoir l’avantage, et elle en avait parfaitement conscience. Blessée, elle ne pouvait utiliser que son bras gauche – elle qui était droitière –, son revolver dormait bien sagement dans le tiroir de sa table de chevet, et surtout Ryô n’était pas là… Personne ne viendrait les sauver.

 

- J’ai un compte à régler avec toi, ma garce ! lança Kentaro avec un sourire diabolique.

 

Kaori s’efforça de réfréner la panique qui grandissait en elle, alors que sa vie et celle de son client étaient menacées. Elle pouvait le lire dans les yeux de son ennemi : il voulait un combat à mort.  

 



****

 

Les prétendantes au titre de Miss Mokkori, ayant épuisé toutes les façons possibles et imaginables de défiler (en maillot de bain, en kimono, en robe de soirée, en nuisette, en rollers et en string, en queue de sirène sur les épaules de deux gorilles bodybuildés, et en tout ce que l’esprit humain pouvait inventer de loufoque et de sensuel), devaient à présent interpréter une chanson.

 

Hypnotisé par le show, Mick plongeait la main d’un geste mécanique dans son sachet de chips, tandis que l’autre composait sans cesse un numéro de téléphone, toujours le même.

 

« Votez pour votre Mokkori chan préférée ! Votez pour votre Mokkori chan préférée ! Votez pour… »

 

Tel était le message qui défilait sans discontinuer au bas de l’écran de télévision.

 

Lorsque la porte d’entrée claqua, Mick ne broncha même pas, trop occupé à reluquer la poitrine avantageuse de la candidate dont c’était le tour de miauler un air sur scène. C’est au moment où les attributs affriolants de la demoiselle disparurent de son champ de vision que l’Américain commença à s’affoler. Noir, tout était noir autour de lui ! Y avait-il une panne de courant dans l’immeuble ? Non, car il entendait toujours la fille chanter. Était-il devenu aveugle ? Il éprouva le besoin instinctif de se toucher le visage et ses doigts rencontrèrent alors un bout de tissu.

 

- Hey ! s’exclama Mick avec indignation en retirant la veste qui lui recouvrait la tête. Tiens, Ryô, t’es rentré ?

 

Son meilleur ami se trouvait effectivement en face de lui devant la télé.

 

- Oui, apparemment, ironisa ce dernier.

 

Mick déposa le vêtement sur l’accoudoir du sofa et examina ses doigts, recouverts d’une substance visqueuse plus que suspecte.

 

- Euh, je vais demander pour la forme, mais… Qu’est-ce qui est arrivé à ma veste ?

 

- Tu comprendras plus tard, je t’expliquerai…

 

- Ouais… Au fait, je t’ai piqué des chips et un sachet de cacahuètes, tu m’en veux pas ?

 

- Il ne te manque plus qu’une bière à la main et j’aurai devant moi l’Américain type, constata Ryô en observant son ami vautré dans le canapé.

 

- Tiens, puisque tu en parles…

 

Mick sortit de leur cachette un lot de bières toutes fraîches.

 

- J’ai fini la dernière, alors je suis allé en racheter ! fit-il avec un sourire de connivence.

 

Une libellule passa derrière la tête de Ryô.

 

- Et tu t’es enfilé aussi la bouteille de saké de tout à l’heure ?

 

- Yeah ! Mais il en faut plus que ça pour me saouler !

 

- Ouais, je sais…

 

- T’as une petite mine, toi. Allez, viens t’asseoir pour raconter tes malheurs à Tonton Mick ! dit ce dernier en tapotant le canapé.

 

- Tu veux surtout que je dégage de devant la télé, avoue !

 

- Euh, ben si ça te dérange pas…

 

- De toute façon, c’est la pub, fit Ryô en allant rejoindre l’Américain, visiblement très déçu.  

 



****

 

Sur le qui-vive, les muscles raidis, Kaori s’obligea à oublier la douleur causée par son épaule démise pour réfléchir à une stratégie. Dès les premiers jours de leur partenariat, Ryô l’avait prévenue qu’elle aurait peut-être à se battre seule un jour. Et ce jour était arrivé… Les souvenirs de leurs journées d’entraînement affluèrent à sa mémoire.

 

« Si tu dois te battre contre un type costaud, utilise sa force contre lui… Si le type est armé et toi non, retourne son arme contre lui… Mise sur l’esquive, car cela fatiguera ton adversaire et il commettra des erreurs. Et n’oublie pas d’analyser l’environnement dans lequel tu te bats. Tout objet, même le plus ordinaire, peut se transformer en arme. Souviens-toi que la puissance ne réside pas dans l’arme en question, mais dans le bras de celui qui s’en sert… »

 

Le regard de la nettoyeuse se durcit, empreint d’une détermination nouvelle.

 

« Retourne son arme contre lui… »

 

Il lui fallait surprendre son adversaire en contre-attaquant rapidement. Malgré ses blessures, Kaori se baissa à une vitesse surprenante et récupéra la lame de métal, qu’elle retourna illico presto à l’envoyeur. Le cœur battant, la jeune femme l’observa filer dans les airs, droit sur Kentaro. Mais quelque chose n’allait pas, se dit-elle, les sourcils froncés. Pourquoi son ennemi restait-il immobile, un sourire torve sur le visage ?

 

- C’est gentil de me rendre mon couteau, poupée…

 

Les yeux de Kaori s’agrandirent. Kentaro venait d’intercepter l’objet entre deux doigts !

 

- …mais j’en ai d’autres… Plein d’autres, rétorqua-t-il. Hum… Délicieux ! reprit-il en léchant le sang de Kaori sur la lame, se délectant de l’effroi qu’il lut dans le regard de la nettoyeuse.  

 



****

 

- Hé ben… Elle t’a pas loupé ! constata Mick. G-U-C-C-I… épela-t-il, d’après l’inscription incrustée sur la joue du Japonais.

 

- Tout compte fait, les bières n’étaient pas une mauvaise idée… Tiens, file m’en une autre, s’il te plaît.

 

- Y a qu’à demander ! En voilà une bien fraîche.

 

- Merci. Ahh…

 

Ryô avait décidé d’utiliser les canettes de bière comme poches de froid pour apaiser la brûlure de sa joue. Au fur et à mesure qu’elles se réchauffaient contre sa peau, il en appliquait une nouvelle plus fraîche sur son bobo de marque. Il avait également troqué le costume plus qu’humide de son ami contre des vêtements secs.

 

- Alors, c’est efficace ? s’enquit Mick.

 

- Moui…

 

- Tu sais, tu peux toujours demander à Kaori de te faire un bisou dessus quand elle rentrera… Je suis sûr que cela chasserait la douleur en moins de deux ! reprit l’Américain, un sourire narquois au coin des lèvres.

 

- Autant m’appliquer un fer rouge sur la tronche…

 

- Ah la la. T’es vraiment borné quand tu t’y mets. Tiens, regarde celle-là, tu n’aurais pas envie qu’elle joue à l’infirmière avec toi ?

 

Un air libidineux sur le visage, Mick désignait du doigt la plus pulpeuse des concurrentes pour le titre de Miss Mokkori. En même temps, sa main recherchait à tâtons le téléphone, comme poussée par un réflexe conditionné.

 

- C’est vrai qu’on sent qu’elle n’a pas inventé le fil à couper le beurre, mais elle fait au moins un bon 95 C, ça compense. Et puis, elle a rejoint une association qui défend les droits des animaux, c’est mignon !

 

- Mick… soupira le nettoyeur. D’abord, elle fait du 95 D ; je crois que le saké et la bière ont eu raison de tes capacités visuelles. Sans compter que… Hé !! Tu fais quoi avec le téléphone, là ?

 

- Euh… C’est la dernière fois, je te le jure ! s’écria le blondinet en tapant sur la touche 3 comme si sa vie en dépendait.

 

Lâchant sa bière, Ryô regarda l’écran de télévision et sa bannière hypnotique, et comprit tout.

 

- Non, mais dis-moi que je rêve ! C’est un numéro surtaxé, imbécile ! Combien de fois t’as appelé ?!?

 

- Attends, laisse-moi réfléchir… répliqua Mick d’un ton posé parfaitement exaspérant.

 

Il se mit à compter sur ses doigts.

 

- Bon, euh… En tout : moins de trente fois, c’est sûr !

 

- Mais bon sang, t’es complètement inconscient l’Amerloque ! Tu te rends compte de la facture qu’on va recevoir à la fin du mois ?! hurla Ryô d’une voix de fausset en saisissant son ami par le col de son tee-shirt. Est-ce que tu sais que Kaori épluche consciencieusement tous nos relevés ? Comment je vais expliquer ça, moi ? HEIN ?

 

- Ah… Tu n’as qu’à… Écoute : mets tout sur mon dos ! Charge-moi à fond ! Si ça peut t’éviter une giga massue, je me sacrifie pour toi, mon meilleur ami ! déclara le blondinet, qui avait l’alcool lyrique.

 

Ryô le repoussa et se prit la tête dans les mains, au trente-sixième dessous.

 

- À t’entendre, on croirait que tu n’as rien fait ! Et t’as foutu des miettes de chips partout ! Elle va me tuer…

 

- Mais non, allons…

 

- Laisse tomber, Mick. Je suis cuit ! Écoute, Kaori a trois hobbies dans la vie : s’occuper de notre compte en banque, faire le ménage et me cogner dessus. Tu piges ?

 

- Dis-moi, Ryô…

 

Le ton plus sérieux de l’Américain fit son petit effet sur le nettoyeur, qui arrêta de le secouer dans tous les sens.

 

- Si je me fie à ce que tu m’as raconté tout à l’heure… Kaori et ton client… Ils ne devraient pas déjà être de retour ?  

 



****

 

Il n’avait pas menti en disant qu’il était bien armé. Jusque-là, Kaori avait réussi à esquiver cinq des couteaux de Kentaro.

 

- Tu danses bien, poupée…

 

Il ne lui laissait aucun instant de répit. La nettoyeuse se redressa en s’aidant du mur de la ruelle, un goût de sang dans la bouche. Ce combat à distance la désavantageait de plus en plus, à chaque minute qui passait. Bientôt, Kaori ne serait plus en mesure d’éviter les jets mortels de son ennemi.

 

- Kaori ! couina Shinichi d’une voix étranglée.

 

Le cœur au bord des lèvres, le client observait la bataille avec des yeux hallucinés, caché derrière la limousine.

 

- Ne bouge pas, Shinichi ! s’écria faiblement la jeune femme en direction de la voiture.

 

- Tu n’as pas le temps de regarder de l’autre côté, poupée !

 

Kaori tourna vivement la tête. Trop tard. Cette fois, Kentaro avait lancé des lames en rafale. Elles attaquèrent le corps de la nettoyeuse de toutes parts, griffant, éraflant, tailladant ses bras et ses jambes. Kaori avait l’impression d’être prise dans une violente tempête de sable. Sauf que dans le cas présent, les innocents grains de sable avaient été remplacés par de redoutables lames de métal. La surprise, la frayeur et la douleur la terrassèrent, lui coupant le souffle, et elle tomba à genoux.

 

- Kaori ! hurla Shinichi. KAORI !

 

Ce cri déchirant lui donna la force de relever la tête. Sa vue commençait à se brouiller, mais elle put tout de même distinguer le bandit se rapprocher d’elle à pas lents. Mettant à profit ses dernières forces, Kaori dissimula le couteau le plus proche sous sa jambe gauche, tout en gardant sa main à proximité. Le sort lui donnait enfin l’occasion de combattre au corps à corps. Mais elle n’était pas sûre de vaincre…

 

- Shinichi… Sauve-toi… murmura-t-elle.  

 



****

 

En son for intérieur, Ryô savait que Mick avait raison. Sa partenaire aurait dû être rentrée depuis longtemps. Il sonda les yeux bleus de son ami, comme s’il pouvait y trouver une réponse logique, ou du moins le courage d’afficher sa propre inquiétude. L’absence de Kaori lui pesait de plus en plus, même s’il tentait de le cacher. La question inopinée de Mick prouvait d’ailleurs que celui-ci n’était pas dupe. Sur le moment, Ryô s’était cru très malin en sabotant les plans de son client, mais son petit numéro lui laissait à présent un goût d’inachevé. Il avait loupé quelque chose…

 

- Son collier…

 

- Comment ?

 

- Le collier de Kaori, répéta Ryô. J’y ai placé un émetteur en douce quand je le lui ai attaché autour du cou…

 

- Hum… fit l’Américain avec un sourire appréciateur. Et malgré cela, tu continues à prétendre que tu n’es pas jaloux !

 

- Je me définirais plutôt comme professionnel, rectifia le nettoyeur. Kaori et moi, on forme une équipe, et qui plus est, nous sommes en mission. Je dois savoir où se trouve ma partenaire…

 

- Je te parie une bière qu’il lui a payé une chambre ! lança Mick en se levant.

 

- Une chambre ?

 

- Ben oui, histoire de se réchauffer mutuellement ! Sois honnête, Ryô : imagine que tu passes la soirée avec un canon et que vous vous fassiez surprendre par… disons un orage d’été. Vous êtes trempés. Tu fais quoi ?

 

- Je l’aurais emmenée à l’hôtel… avoua le nettoyeur. Et pendant que nos vêtements sécheraient, on se serait tapé une belle partie de…

 

- Ça ira pour les détails, je crois que j’ai saisi ! Mais j’aurais fait pareil, approuva Mick avec un clin d’œil. Allez, amène-toi ; on trouve l’hôtel, on vire le fils à papa et c’est toi qui t’occupera de réchauffer Kaori !

 

- Crétin !

 

Ryô sortit dans le couloir à la suite de Mick, chacun essayant de faire taire la petite voix qui leur disait que leur scénario ne tenait pas debout. Ils n’avaient même pas pris la peine d’éteindre la télévision, ni de fermer la porte à clé.

 

« Et la Mokkori chan de l’année est… »  

 



****

 

Les images dansaient devant ses yeux. C’est seulement lorsqu’elle sentit l’haleine lourde du bandit lui balayer le visage que Kaori comprit qu’il s’était accroupi devant elle.

 

- Tu sais… souffla Kentaro en lui relevant le menton. Je n’arrive pas à comprendre comment une greluche comme toi a pu devenir la partenaire de City Hunter. Il est venu à notre club, l’autre jour… Pour nous ordonner de ne jamais plus croiser ton chemin…

 

Kaori ouvrit de grands yeux. Ainsi, Ryô avait été mis au courant de l’incident avec les yakusas…

 

- Oui, il a l’air de bien t’aimer, poupée, continua l’homme. Il ne voulait plus qu’on touche à sa précieuse protégée. Et pour bien nous le faire comprendre, il a foutu un sacré bordel. Il n’y a que moi qui ai pu m’échapper avant que les flics débarquent… Je suis un veinard, hein ?

 

Un rire gras le secoua et Kaori retint un haut-le-cœur.

 

- Qui t’a engagé ? Réponds-moi ! s’écria-t-elle.

 

- Tu doutes de rien, toi. Non, sérieusement, tu crois que je vais te le dire ?

 

Il s’esclaffa de nouveau tandis que Kaori pinçait les lèvres avec haine. Le regard de Kentaro s’attarda alors sur la belle bouche rose de la jeune femme.

 

- Tu sais… Je crois que je comprends maintenant, poupée. Si Saeba te garde, c’est que tu dois être bonne au pieu, je vois pas d’autre raison. J’ai bien envie de vérifier ça par moi-même ! susurra-t-il en tentant de l’embrasser de force.

 

Mais il dut reculer, car elle voulut le mordre.

 

- Quelle violence ! s’amusa-t-il avec ironie. Je n’en prendrai que plus de plaisir…

 

Kaori raffermit sa prise sur le couteau qu’elle dissimulait, prête à frapper, lorsqu’un cri résonna de nouveau dans la ruelle.

 

- Ne… Ne la touchez pas ! hurla Shinichi.

 

Loin de s’être enfui comme Kaori le lui avait demandé, il s’avançait à présent vers eux d’un pas mal assuré, muni d’un couteau qu’il avait ramassé sur le sol, et qu’il brandissait d’une main faible et tremblante.  

 

 


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